Un jour, une rose (22)

Pour finir le mois de mai, et cette série de roses (!), voici Pierre de Ronsard.

Mignonne, allons voir si la rose

Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las ! las ! ses beautés laissées choir!
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu’une telle fleur ne dure,
Que du matin jusqu’au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Comments

[Elisa]

Un petit article de grande beauté
Amitiés

[Thib]

Merci de ta visite, Elisa !

[CatherineD]

c'est bien de l'avoir mis en entier ! j'ai entendu cette chanson chantée dimanche, par une jeune femme qui a accompagné de sa voix le violon de Didier Lockwood, c'était sublime.

[Thib]

Ca devait être magnifique !

[CatherineD]

qui ce matin avait déclose...joli bouquet !

[Thib]

"... sa robe de pourpre au soleil..."


Je viens de relire ce très beau poème ! Tiens, je vais le rajouter dans l'article


Ce bouquet est naturel : c'est une branche ! Je n'ai rien fait !!